Pour le moment, le président américain refuse toujours de livrer des chasseurs-bombardiers F-16 à l’Ukraine

Quand l’Ukraine demanda à ses partenaires occidentaux de lui livrer des capacités d’artillerie et des chars de combat, ceux-ci ont d’abord été réticents… avant de finir par céder. Qu’en sera-t-il pour les avions de combat, que la force aérienne ukrainienne réclame avec insistance depuis le début de la guerre avec la Russie?

Dans un premier temps, Kiev avait surtout demandé des avions de combat du même type que ceux utilisés par sa force aérienne, comme le MiG-29. La Pologne était alors disposée à lui donner les siens. Seulement, les États-Unis y ont mis leur veto. Et, à ce jour, l’Ukraine n’a pas non plus obtenu ceux que la Slovaquie a récemment retirés du service.

Outre les appareils de conception soviétique, l’Ukraine s’intéressa également à l’avion d’attaque américain A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Et son ministre de la Défense, Oleksii Reznikov, en demanda une centaine d’exemplaires. Ce qui lui fut refusé par le Pentagone. Puis la demande de Kiev se concentra sur le F-15, le F/A-18 et, surtout, le F-16.

« Deux escadrons de F-16 [soit 24 exemplaires, sans compter ceux mis en réserve] seraient suffisants pour inverser le cours de la guerre. […] Nous aurons besoin de ces avions pour libérer nos territoires » occupés par la Russie, fit valoir colonel Yuri Ignat, le porte-parole de la force aérienne ukrainienne, en juillet 2022.

Seulement, si, aux États-Unis, certains parlementaires seraient prêts à satisfaire la demande de Kiev, il en va autrement pour le président Joe Biden. Le 30 janvier, à la question de savoir s’il envisageait de donner des F-16 à l’Ukraine, celui-ci à simplement répondu : « Non ».

Cela étant, et alors que l’aide militaire fournie par les États-Unis à l’Ukraine avoisine les 30 milliards de dollars en moins d’un an, la position de la Maison Blanche a le temps de changer… Comme pour les chars Abrams, que le Pentagone estimait inadaptés aux besoins ukrainiens quelques jours encore avant l’annonce selon laquelle Washington en livrerait 31 exemplaires à Kiev.

Quoi qu’il en soit, les Pays-Bas ont déjà fait savoir qu’ils étudieraient avec « l’esprit ouvert » toute demande ukrainienne pour leurs anciens F-16 MLU… Mais, a priori, ce serait sur les F-16 Block 52+ polonais que lorgnerait Kiev… « Tout comme il y a quelques mois avec les MiG, tout transfert sera mis en oeuvre en consultation avec les pays de l’Otan », a fait valoir Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.

Faute de F-16, l’Ukraine pourrait se tourner vers la France, qui a retiré du service ses Mirage 2000C en 2022. Le 30 janvier, soit quelques heures avant de recevoir le ministre ukrainien de la Défense, le président Macron a encore dit que « par définition, rien n’est exclu ».

Et de rappeler les mêmes critères qu’il avait précédemment définis pour l’envoi éventuel de chars Leclerc en Ukraine, c’est à dire que la cession d’avions de combat ne soit « pas escalatoire », qu’elle ne soit « pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l’effort de résistance » et qu’elle « ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée français ».

« C’est à l’aune de ces trois critères que nous continuerons de regarder au cas par cas » les livraisons d’équipements militaires », a insisté M. Macron.

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