Donnant la chasse au sous-marin Casabianca, la frégate Bretagne a tiré avec succès une torpille d’exercice MU-90

Dans son plan stratégique « Mercator », la Marine nationale fait de la préparation opérationnelle de ses unités l’une de ses priorités. Ce qui passe par le tir – ponctuel – de munitions dites « complexes », comme l’avait expliqué l’amiral Vandier, son chef d’état-major [CEMM] lors d’une audition parlementaire.

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifisant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », fit-il ainsi valoir.

Depuis, la Marine nationale annonce régulièrement des tirs de telles munitions, lors d’exercices nationaux ou multinationaux, comme avec le lancement d’un missile Aster 30 avec charge militaire par la frégate de défense aérienne [FDA] Forbin lors des manoeuvres de l’Otan « Formidable Shield 21 », en mai 2021, au large de l’Écosse.

Cela étant, l’État-major des armées [EMA] donnera bientôt le coup d’envoi de l’exercice interarmées de préparation à la haute intensité « Orion », d’une ampleur que l’on n’avait plus vue depuis bien longtemps… Aussi, la Marine nationale s’y prépare activement.

Ainsi, le 25 janvier, dans le cadre de sa montée en puissance en vue de sa participation à l’exercice Orion, la frégate multimissions [FREMM] Bretagne a donné la chasse au sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Casabianca, lequel tenait le rôle d’un « ennemi opérant dans les petits fonds du golfe de Gascogne ».

Pour rappel, les FREMM sont particulièrement performantes en matière de lutte anti-sous-marine, grâce au système CAPTAS 4 [composé d’un sonar remorqué à immersion variable de type UMS-4249 et d’une antenne linéaire remorquée multifonctions], au sonar de coque UMS4410 et à leur hélicoptère NH-90 NFH, équipé d’un sonar trempé FLASH et de bouées acoustiques numériques].

Combien de temps a mis la FREMM Bretagne pour détecter le Casabianca? La Marine nationale ne l’a évidemment pas précisé… Toujours est-il qu’elle a été en mesure de lancer une torpille MU-90 d’exercice en direction du sous-marin.

« Le tir de torpille version exercice [TVE], résultat d’un travail de préparation méticuleux des équipes de lutte anti-sous-marine du bâtiment a prouvé la capacité de l’équipage à conduire cette opération dans le cadre d’un entrainement ambitieux avec les forces sous-marines », a expliqué la Marine, précisant que cette MU-90 d’exercice a été tirée « dans une configuration innovante ».

Cet exercice a également été l’occasion d’entraîner l’équipage du Casabianca « à percevoir une nouvelle menace » et, surtout, à éprouver sa capacité à l’éviter « dans un environnement contraint ».

Torpille à lancement aérien, la MU-90 destinée aux navires de surface mesure 2850 mm pour un diamètre de 323,7 mm. D’une masse d’environ 300 kg, elle a une portée comprise entre 12 et 23 km en fonction de sa vitesse, laquelle peut atteindre 50 noeuds.

À noter que la MU-90 en version exercice a ensuite été récupérée par le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Garonne. Et cela afin de pouvoir analyser toutes les données que ses capteurs ont enregistrées durant cette séquence. Celles-ci seront exploitées par les états-majors de la Force d’action navale [ALFAN] et de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque… ainsi que par les industriels [à savoir le consortium franco-italien EuroTorp].

Quoi qu’il en soit, ce tir d’une torpille MU-90 a été effectué deux mois après l’exercice SAGRE, qui, entre le 27 novembre et le 2 décembre, avait mobilisé trois FREMM [la Bretagne, l’Aquitaine et la Normandie], les patrouilleurs de haute-mer [PHM] Commandant Blaison et Premier maître L’Her ainsi que le BSAM Rhône. Cette formation avait dû faire face à une menace sous-marine, simulée par le SNA Améthyste, dans le golfe de Gascogne.

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