Ukraine : Les accusations sur l’utilisation d’armes chimiques sont « insuffisamment étayées »

La semaine passée, les États-Unis ont repris à leur compte les affirmations des forces ukrainiennes, selon lesquelles la Russie aurait utilisé des armes chimiques – en l’occurrence de la chloropicrine et du 2-Chlorobenzylidène malonitrile, utilisé comme gaz lacrymogène – sur le champ de bataille. Et cela pour justifier de nouvelles sanctions américaines contre des entités russes.

« Le Département d’État a déterminé […] que la Russie a utilisé l’arme chimique [à base de] chloropicrine contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques [CIAC]. Nous prenons cette décision en plus de notre évaluation selon laquelle la Russie a utilisé des agents anti-émeutes comme méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la CIAC », avait ainsi expliqué l’administration américaine.

De son côté, la Russie a aussi accusé les forces ukrainiennes d’en faire autant. « De nombreux cas ont été constatés dans lesquels la partie ukrainienne a utilisé la substance irritante chloropicrine comme moyen de guerre, souvent mélangée à de la chloroacétophénone », a-t-elle avancé, en joignant ce qu’elle a présenté comme étant des éléments de preuves pour appuyer son propos.

Seulement, ce 7 mai, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC], dont le siège est à La Haye [Pays-Bas], a fait savoir qu’elle n’était pas en mesure de se prononcer sur l’usage présumé d’armes chimiques en Ukraine.

« La Fédération de Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées et ont signalé à l’Organisation des allégations d’utilisation d’armes chimiques », a déclaré Elisabeth Waechter, la porte-parole de l’OIAC, via un communiqué. Or « les informations fournies jusqu’à présent à l’Organisation par les deux parties, ainsi que celles dont dispose le Secrétariat, sont insuffisamment étayées », a-t-elle continué. « La situation reste néanmoins volatile et extrêmement préoccupante quant à la possible résurgence de l’utilisation de produits chimiques toxiques comme armes », a-t-elle ajouté.

En outre, l’OIAC a également indiqué qu’elle n’avait pas encore reçu de demande officielle pour enquêter sur ces allégations relatives à l’usage d’armes chimiques. « Nous continuerons de surveiller la situation et de rester prêts à nous déployer », a-t-elle assuré. En outre, a-t-elle poursuivi, « nous restons en contact avec les États parties concernés et invitons ceux qui pourraient avoir des informations étayées à les partager avec le Secrétariat ».

Par ailleurs, dans son communiqué, l’OIAC insiste sur l’interdiction de gaz lacrymogènes à des fins militaires.

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